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Poème écrit pour un restaurant éthiopien

Le Roi serein

 

Roi serein

Trône d’Ethiopie

Sa couronne déposée

À côté de mon lit

Le visage est accalmie

Sa respiration

Est l’écho qui ressuscite

Celle de ses pairs

Qui ont lutté

Pour que l’on puisse

Lui et moi

S’accompagner –

 

Quand son sceptre

Sera trop pesant

Je retirerai la pénibilité

De son dos qui a

L’héritage des combats

De tout un peuple

À soutenir –

 

Un sommeil si épais

Fatigue de la générosité

Dont il m’a

Entre ces draps, honorée –

 

Je ne lui suis pas promise

Je suis celle conquise

Et, déjà, je connais la peine

Que sera pour moi

Sa décision d’union –

 

Tumulte de nos états

Ne provoque celui de ma voix

Qui pour lui gardera

Le secret de nos doigts

Enlacés sans liens

Coffre-fort de mon cœur

Tombe prématurée,

J’y emporte

Le secret de l’alliance

D’âmes non-sacrée –

 

Roi, empereur ou sauveur

Tu trouveras

Ce qui transcendera

Et fera au monde

Connaître le sable de ta terre

L’ocre Danakil

Le berceau de nos pères

Des champs de tef

Aux troglodytes

Au plateau d’Addis-Abeba

Mais cette nuit

Je veille,

Que tes paupières soient

Closes de sérénité –

 

Aux roches de ton pays

S’accrochent les fidèles

À tes mains de saphir

Je promets l’adoration

Et les pâles miennes

Serviront l’engagement

D’attention partagée –

 

Les voiles évanescents

Garantissent à son sommeil

La sécurité des certitudes

Il sait, amassant

Les fragments de nos conjoints éveils

Que je suis sa présence certaine –

 

Fertilité de la passion

Fougueuse ou mature

J’empêche les serments de mûrir

Grains de cafés épargnés

Préservée est la liberté –

 

Demain, le roi serein

Reposera à son front

L’or de sa charge

La sueur sur son corps

Avec la brise de l’aurore

S’évapore –

 

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